Institut National de la Justice : Merci pour votre aide.

Message reçu par mail, de l'Institut National de la Justice le 30 Novembre 2024.

Chère Madame, cher Monsieur,

La mort d’Antoine Alléno en mai 2022, n’est pas simplement la mort d’une personnalité publique (son père, Yannick, est un des plus grands cuisiniers français).

C’est aussi une mort 1 000 fois évitable, résultat du laxisme habituel et de décisions judiciaires insupportables.

Plus de 2 ans après les faits, le tribunal judiciaire de Paris vient de rendre sa sentence…

Un dimanche soir comme les autres

Il était tard ce dimanche 8 mai 2022. 

Antoine Alléno venait de terminer son service, lui, le cuisinier déjà talentueux à 24 ans.

Sur son scooter, il embarque une amie et se dirige vers chez lui.

Arrivé Place de la résistance, juste devant le Pont de l’Alma, Antoine s’arrête au feu rouge. Il patiente en plaisantant avec sa passagère.

A cette heure-ci, il n’y a plus grand monde dans les rues de Paris et on n’entend rien d’autre que le bruit du scooter.

Mais tout à coup, un bruit de moteur lointain parvient aux oreilles d’Antoine.

Il a à peine le temps de le réaliser que ce bruit devient plus fort. Antoine jette un regard en arrière…

Et il est percuté de plein fouet.

Antoine n’a pas eu le temps de réaliser ce qu’il se passait. Il est décédé sur le coup.

Un homicide routier 1 000 fois évitable

Quelques semaines après les faits, Yannick, le père d’Antoine, s’est exprimé : “Si un jour, j’avais pensé au pire des cauchemars, ça n’aurait pas été celui-là…”

Je ne peux imaginer ce qu’a ressenti la famille d’Antoine. Perdre son enfant est probablement une des pires douleurs humaines…

Selon Paris Match, Yannick Alléno se décrit comme un père “inconsolable” et “enragé”.

Une rage décuplée qui ne fait que monter.

En effet, à mesure que les circonstances du drame s’éclaircissent, le laxisme habituel apparaît.

Tout a commencé, ce soir-là, lorsque Francky D., le chauffard qui a percuté Antoine, se présente devant le voiturier d’un hôtel. Il montre un faux ticket et récupère une grosse cylindrée.

Complètement ivre, il slalome dans les rues de Paris sur plusieurs centaines de mètres. Avant de tenter de passer entre le scooter d’Antoine et une voiture VTC.

C’est là que se produit l’accident.

Le jour du drame, Francky D. a 25 ans et il appartient à la communauté des gens du voyage.

Mais surtout, c’est un délinquant multirécidiviste comme il en existe des dizaines de milliers en France. 

Ainsi, Francky D. était : 

  • recherché au moment des faits pour purger une peine de prison… Mais les magistrats “n’avaient diligenté AUCUNE action” pour le rattraper selon Paris Match.
  • il était également sans permis de conduire.
  • et déjà connu pour des vols, recels, violences volontaires, possession d’armes à feu, et vols de véhicules…

Mais visiblement, rien de tout cela n’était assez grave pour que la Justice le condamne à une vraie peine, dissuasive.

Rien d’assez grave pour que la Justice protège la vie d’un jeune homme comme Antoine…

La Justice s’acharne à défendre Francky D.

Immédiatement après l’accident, le chauffard s’enfuit à pied. Puis, complètement par hasard, un policier hors service le reconnaît et l’interpelle.

Le juge d’instruction reçoit le chauffard, et le place logiquement en détention provisoire…

Mais, en février 2023, après 8 mois derrière les barreaux, une nouvelle décision judiciaire tombe.

Et, sur la famille d’Antoine, elle fait l’effet d’un coup par derrière.

Sur ordre du juge, Francky D. est… libéré !

Sans aucune précaution vis-à-vis de sa dangerosité, Francky D. peut rentrer tranquillement chez lui, en attendant son jugement…

Une peine “lourde” ? Vraiment ?

Ce jeudi 28 novembre a été rendu le jugement du tribunal judiciaire de Paris.

Au terme de plusieurs semaines de débat, le tribunal a prononcé une peine de 7 ans de prison ferme, alors qu’il en encourait 10.

Avec les remises de peine, cela signifie qu’il fera probablement 4 ans et demi en tout et pour tout. 

S’il se comporte bien en prison, il pourra même demander une libération conditionnelle dans 2 ans.

Une peine ridicule. Ce multirécidiviste, qui a détruit une famille, pourra fêter ses 30 ans chez lui entouré de ses amis. Et je vous parie que les tribunaux le reverront bientôt !

Mais aussi étonnant que cela puisse paraître, cette condamnation est considérée comme “lourde”…

La société ne reconnaît pas ce qui s’est passé

En effet, la Justice ne condamne les chauffards qu’à des peines négligeables. 

Il y a un an, je rencontrais Coralie Pailhès. Cette maman peut témoigner du laxisme habituel de la Justice.

Alors qu’il se rendait chez un ami, son fils Lionel a été tué, à 18 ans, par un chauffard cocaïnomane.

Malgré le drame qu’il a engendré, ce chauffard multirécidiviste n’a passé que 18 mois de prison. Une peine absolument dérisoire.

Coralie Pailhès avait d’ailleurs témoigné de son histoire, truffée d’éléments complètement affolants. Vous pouvez le voir dans cette vidéo

Pour la famille d’Antoine ou de Lionel, croyez-vous qu’il est possible de faire son deuil lorsque la collectivité (à travers la Justice) ne reconnaît pas la gravité de ce qui est arrivé ? 

Non, c’est impossible.

Quelques semaines après la mort de son fils, Yannick Alléno, décrivait ce drame comme une perte “impossible” et “inacceptable” pour lui.

Cette peine immense, cet abîme sans fond ne trouve pas d’écho dans nos institutions. Car nos institutions n’ont d’yeux que pour les coupables et négligent les victimes.

La Justice ne cherche pas à prononcer des peines “justes”, mais ne cherche qu’à prononcer des peines qui réhabiliteront le délinquant. 

La victime n’a pas voix au chapitre. Un jour, ce sera peut-être vous ou moi les victimes.

Ne laissons pas notre Justice dans un tel état.

Avec tout mon dévouement,

Pierre-Marie Sève

Mes commentaires

Merci à l’Institut National de la Justice pour le soutien et l’aide qu’il apporte à l’association Lionel et les Autres Victimes de la Route. Des battants qui travaille avec le gouvernement, des personnes humaines qui se battent pour une vraie justice, ils ont toute ma gratitude, comme pour Monsieur Boudry Michel qui est le technicien du site, qui travaille bénévolement, un très grand merci a ces personnes.

Coralie Pailhes

Présidente de l’association Lionel et les Autres Victimes de la Route

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